13 photos numériques imprimées sur bâche (90/70 cm)
Pots de terre, dahlias
CHU de Rouen
Alice Schÿler Mallet aime à travailler avec la mémoire des lieux , leur faire exprimer ce qu’ils « transpirent », utiliser las matériaux trouvés sur place.
Ici dans la cour carrée de l’hôpital, derrière une vitrine de verre est conservé un objet précieux, registre des enfants abandonnés de l’hôpital, identifiés par un nom, une liste de linge apporté et un morceau d’étoffe agrafée. L’identité de l’enfant est définie par ses éléments.
La force physique et graphique de cet objet m’a donné envie d’agrandir ces pages, de redonner vie à ses enfants, de lire à voix haute les listes interminables de ces mini trousseaux, comme si toute la charge émotive était encore là, dans ce nom, ce morceau d’étoffe, cette liste.
A chaque photo accrochée aux murs de la cour, à chaque nom, couleur, collier, sera reliée une plante en pot, dans le jardin central de la cour, qui fera lien avec la photo, le nom, etc… et sera comme le lien à l’espoir de vie : lien entre les murs et le jardin, la mer et l’enfant, la mort et la vie, la maladie et la guérison.
Les plantes, les légumes fructifieront, fleuriront pendant le temps de l’exposition et seront aussi une réminiscence du temps ou l’hôpital comportait un jardin potager qui nourrissait tous ses habitants et dont les pauvres et les malades eux mêmes « enfermés », s’occupaient.
Des fleurs coupées fraîches étaient apportées chaque jour dans les services, lien aussi entre le Beau, la Nature et les services de l’hôpital.
A chaque présentation d’enfant, sur chaque page, était indiqué le nom, la date, la signature du nom, un morceau d’étoffe accroché avec une épingle , la description très précise du morceau d’étoffe ainsi que la description du linge laissé avec l’enfant. Chaque habit est décrit minutieusement et de manière répétitive dans sa couleur, sa forme, sa texture, son motif. Le texte diffusé dans la cour est une liste d’habits qui se répète et se décline pour chaque enfant. Le « trousseau » et le morceau d’étoffe laissés sont les seuls objets qui peuvent identifier et différencier l’enfant.
Nous tenons à remercier particulièrement Denis Lucas et Marion Delabouglise, Madame Dubois, conservatrice du Musée Flaubert à Rouen, La Maison des Enfants de l’Hôpital Charles Nicolle qui ont bien voulu nous prêter leurs voix pour les enregistrements et le service audiovisuel de l’Hôpital.
13 numeric print on plastic sheets, 90cm / 70 cm, 13 flower pots
In the hospital of Rouen until the 19th century, women would abandon their children to the nuns. A book was kept to register the children’s name attached to a piece of fabric that
the mother would leave with the child as well as clothes. A precise description of the list of clothes was written as well as the name of the child. She could come and find her child again showing the same piece of fabric. 13 photographs of the book were enlarged and hanged on the walls of the hospital, each with a flower pot.